Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 10:28


                                       NE PAS  DIRE N'IMPORTE QUOI !

Le débat parlementaire sur l'envoi de nouvelles troupes françaises en Afghanistan, puis celui sur la Motion de censure déposée par le Parti socialiste ont brillé par leur médiocrité. Il apparait clairement qu'il y a eu une carence de l'information sur la réalité de l'action de la France au sein de l'OTAN.

Un sondage exprimant un rejet majoritaire par les Français d'une partition accrue de l'armée française traduit une méconnaissance totale de la situation. La démagogie, l'antiaméricanisme le plus primaire, les inexactitudes venant des parlementaires d'un grand parti, et notamment d'anciens ministres ont donné l'impression assez affligeante que certains disaient n'importe quoi.

1) La France n'a jamais quitté l'OTAN. Le Général de Gaulle avait retiré la France d'une structure militaire intégrée pour assurer l'autonomie des décisions françaises et pour protéger la dissuasion nucléaire française. Mais cela n'avait pas entraîné le retrait de l'Alliance. Dés le début des annes 1970, j'avais pu constater en visitant les bases américaines aux Etats Unis, sur leur territoire, une présence régulière d'officiers français, souvent de grades élevés, quiassuraient la coordination entre l'armée française et les troupes de l'OTAN.

2) Au cours des années, la guerre froide prenant fin et les missions de l'OTAN changeant d'objectifs, la France s'est de plus en plus engagée au sein de l'OTAN, devenant un des plus importants contributeurs en argent et en hommes. Elle a été amenée à exercer des commandements  élevés, tant à Kaboul qu'au Kosovo. En fait, le  retour de la France au sein de la structure militaire intégrée ne changerait pas grand chose. Comme l'a écrit Arnaud de la Grange dans le FIGARO : " Cette présence au Shape est symbolique, parceque qu'elle montre que sur le plan strictement militaire, le retour de la France dans la structure  militaire intégrée qu'envisage Nicolas Sarkozy ne bouleverserait pas les choses". Le nombre des officiers français présents augmenterait certainement et la France serait plus associée qu'aujourd'hui aux décisions tout en obtenant probablement de nouveaux commandements à exercer. Le Président français a lié cet éventuel retour, à d'important progrès de l'Europe de la Défense, tout en saluant le pas en avant dans cette direction  fait par le Président Bush.  Soulignons aussi le caractère numériquement très modeste de l'accroissement de l'effectif des troupes françaises envisagé en Afghanistan.

3) Contrairement aux assertions de certains,l 'OTAN n'est pas une courroie de transmission de la volonté des Etats Unis. Les choses ont bien changé. Lorsque le Président Bush a engagé la bataille pour l'Irak, il n'a pas fait appel à l'OTAN  et au cours du Sommet de Bucarest, les dirigeants de l'OTAN n'ont pas cédé à la volonté clairement exprimée par le Président Bush d'admettre sans délai l'Ukraine et la Géorgie dans l'Alliance.

4) Il est assez triste de voir certains dirigeants politiques qui ont consacré une partie de leur vie à combattre sans répit le Général de Gaulle pleurnicher sur le prétendu abandon de la souveraineté nationale et de la politique étrangère qui était celle de De Gaulle. Chaque pays de l'OTAN reste libre de déterminer sa propre politique étrangère.

5) Ces mêmes pleurnichards devraient s'interroger  pour savoir si la souveraineté nationale française et l'indépendance de sa diplomatie n'étaient pas plus menacés par le Traité de Lisbonne, créant un Ministre des afffaires étrangères (sans le nom) de l'Europe, assisté d'un véritable corps diplomatique plutôt que la participation  à l'OTAN, traité de Lisbonne auquel un grand nombre d'entre eux étaient favorables.

Partager cet article
Repost0

commentaires

W
Le club des hommes-sandwichs Redéfinition : Tout est une affaire de cycle électoral, d’amnésie collective et de timing économique. Les antagonismes d’hier produisent les addictions de demain car elles ne sont que les parties visibles de l’interdépendance structurelle et géographique des peuples sédentarisés. Depuis que les idées incarnent les hommes, et plus l’inverse, les symboles monopolisent le temps des négociations, tout en rendant mimétiques les extrêmes supposés. Le monde est une construction sociale à géométrie variable et à durée déterminée où le moyen terme articule l’appareil idéologique des expansionnistes autarciques. La suite ici : http://souklaye.wordpress.com/2009/03/11/le-club-des-hommes-sandwichs/
Répondre