Le vote courageux de l'Irlande, refusant malgré une pression très forte et très contraignante, d'adopter le Traité de Lisbonne, version "soft " du Traité que les Français et les Néerlandais avaient rejeté, eux aussi, par referendum, devrait conduire les dirigeants politiques des pays européens à une réflexion sérieuse sur les rapports de l'Europe telle qu'elle est construite par les Eurocrates de Bruxelles et les peuples constitutifs de cette Europe dont on aimerait bien connaïtre, un jour, les frontières.
A Bruxelles s'est développé une technocratie - de qualité -qui n'a aucun contact réel avec les peuples européens et construit une "usine à gaz" qui parait incompréhensible aux citoyens de l'Europe, contraignante et fermée aux problèmes que la population rencontre quotidiennement.
Le Parlement européen devrait être l'interprète de ses électeurs, mais il apparait beacuoup plus comme une force militante engagée dans la construction d'une intégration européenne de type féfédral alorsque les scrutins qui se suivent montrent qu'une majorité des européens, et notamment dans les "nouveaux pays", libérés du joug soviétique, reste attachée à leurs patries respectives et ne souhaite pas les voir disparaïtre.
L'Europe, qui est une réalité et une nécessité, ne peut se construire sans enthousiasme mais elle doit rassembler les pays qui la constituent et non les écraser dans une sorte de moule.
Continuer, comme si tout allait bien, le processus de ratification par les parlements, même si cela est juridiquement possible, me parait être une voie particulièrement dangereuse, car elle paraîtrait vouloir construire l'Europe sans les peuples... certains diront "contre les peuples".