La commission constitutionnelle voulue par le Président de la République est désormais sur les rails, sous la Présidence de M. Edouard Balladur. Les vice-présidents étant Pierre Mazeaud, ancien président du conseil constitutionnel et Jack Lang, vestige de la Mitterrandie. La gauche y est bien représentée ainsi que les adversaires de la 5 ème République.
Certains, dans l'opposition accusent Nicolas Sarkozy d'avoir une pratique constitutionnelle de style bonapartiste, évoquant Napoléon III. Celà ne me dérangerait pas car Napoléon III, tant décrié, a été l'accoucheur de la France moderne. Je revendique d'ailleurs la parternité de la décision du Conseil de Paris qui avait permis la création de la Place Napoléon III, devant la Gare du Nord, ramenant dans la capitale le nom de celui qui avait tant fait pour Paris, son renouveau son embellissement et son prestige.
Il est toutefois peu probable que notre Président accepte une telle comparaison ou se réclame du courant bonapartiste. D'autant que le bonapartisme a une logique, celle de 'lAppel au peuple" : le renforcement du pouvoir du Chef de l'Exécutif a pour contrepoids non le renforcement des pouvoirs du Parlement (ce que souhaite Nicolas Sarkozy) mais l'appel régulier au suffrage populaire par ce qui s'appellait le plébiscite et qui est maintenant le referendum.
Pour ma part je regrette que l'on ne consulte pas plus souvent les Français sur les grands problèmes qui concernent notre pays. Pourquoi, par exemple, refuser aux Français la possibilité de se prononcer à nouveau sur l'avenir de la France en Europe ?
Le Général de Gaulle, peu sensible au bonapartisme, n'était pas un doctrinaire. Dans son discours de Bayeux qui esquissait le projet de constitution qu'il souhaitait pour notre pays, il se prononiat pour un Président de la République garant des institutions, donnant les grrandes orientations, mais avant tout arbitre, lui laissant cependant la possibilité d'intervention directe quand la survie du pays et des institutions était en jeu. Celà explique l'article 16 de la constitution.
Si, pour l'essentiel il se reposait sur ses Premiers ministres, il n'hésita à prendre en gestion directe le conflit d'Algérie. Mais à chaque étape de la solution du problème algérien il demandait l'accord du peuple français qui le lui donnait en votant oui à chaque réferendum sur la question algérienne.