Je viens de lire le numéro de mars de la revue L'HISTOIRE qui titre "COLONISATION , LES MASSACRES OUBLIES : Sétif 1945 - Madagascar 1947 - Cameroun 1955 " et j'en recommande la lecture.
Evoquant à ce propos "Les Brûlures de la colonisation" la revue écrit :" depuis quelques années, la mémoire de la colonisation s'est imposée dans les débats de société, entre revendications, repentance et commémorations officielles. Pourtant Sétif en 1945, Madagascar en 1947, le Cameroun en 1955 : il reste encore, dans l'histoire coloniale des épisodes oubliés, occultés... ou déformés. Le temps est venu d'une histoire dépassionnée".
Les textes consacrés à ces trois évènements dramatiques sont honnêtes. Il ne s'agit pas de nier des réalités même déplaisantes, mais il faut aussi les ramener à leurs véritables proportions. Et l'on s'aperçoit que, années après années, les chiffres des vicitmes ont été "gonflés".
Le jour où l'Allemagne hitlérienne dépose les armes, le 8 mai 1945, une manifestation tourne à l'émeute à Sétif. Des Européens sont massacrés. La répression sera terrible. "L'HISTOIRE" fait le bilan. Les victimes européennes des 8 et 9 mai 1945 ont été comptabilisées (102 morts, 110 blessés, 10 femmes violées ). "Le nombre exact des victimes algériennes de la répression ne sera certainement jamais connu. Le chiffre de 45.000 morts avancé par la propagande officielle de l'Etat algérien ne repose sur rien. Quant à celui de 1.500 morts donné par le ministre de l'intérieur de l'époque, Adrien Tixier, il est vraisemblablement inférieur à la réalité. L'historien en est réduit à parler de "milliers de morts".
A Madagascar une insurrection a commencé les 29 et 30 mars 1947. Elle n'a touché qu'un sixième de la Grande Ile, sur la côte orientale. Il semble que la responsabilité du Mouvement Démocratique de Rénovation Malgache ait été exagérée, sauf peut-être pour Joseph Raseta. Par erreur le Haut Commissaire, Pierre de Chevigné, avait évoqué le chiffre de 80.000 à 100.000 morts dont 75.000 seraient à comptabiliser au passif des rebelles.
En réalité, les chiffres sont heureusement moins importants. "L'Histoire" estime le nombre des morts entre 30.000 et 40.000 morts : 10.000 victimes de mort violente , réparties d'une part entre les civils victimes des insurgés (2.000 au plus) ou des crimes de guerre coloniaux (entre 1.000 et 2.000 ) et d'autre part entre 5.000 et 6.000 insurgés tombés face aux militaires français aux quels s'ajoutent entre 20.000 et 30.000 morts de malnutrition ou de maladie.
Au Cameroun, une guérilla menée par l'Union des Populations Camerounaises, formation nationaliste et marxiste, proche du Parti communiste, dont le leader charismatique était Ruben Um Nyobé a duré sept ans, de 1955 aux années 1960. Le bilan de ce conflit n'a pas été établi " et cette carence a été propice à la concurrence victimaire : certains parlent du massacre de 300.000 à 400.000 personnes... Une estimation d'autant plus fantaisiste qu'elle excède le chiffre total des habitants du pays Bamiléké, principal théâtre du conflit. Plus vraisemblablement la guerre a fait plusieur dizaines de milliers de morts, principalement des victimes de la guerre civile, après l'indépendance.
Rien de tout celà n'est très brillant mais est fort éloigné des évaluations de ceux qui donnent en permanence des leçons à notre pays et le poussent au remords permanent, notamment ces socialistes qui ont aujourd'hui des absences de mémoire, oubliant que pendant toutes ces crises et ces conflits, les socialistes étaient au pouvoir.
Quant aux dirigeants algériens qui nous font la leçon, ils oublient qu'ils ont été les auteurs des massacres de nombreux civils français (d'origine européenne ou nord africaine), de l'assassinat massif des harkis et de l'élimination physique - non moins massive - des militants nationalistes algériens du M.N.A. dont ils ne supportaient pas la concurrence.