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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 12:35
Les affrontements inter-ethniques entre Ouighours et Hans (chinois ethniques) ont été suffisamment violents et sanglants pour obliger le président chinois Hu Jing tao à renoncer à participer au Sommet du G8 en Italie, ce qui a mis les Ouighours au premier plan de l'actualité mondiale.

Quelques mots d'abord, pour préciser de quoi l'on parle. Les Ouighours sont une population musulamne parlant une langue de la mouvance turque. Ils constituent encore un légère majorité relative de la population de la province chinoise du Xin Jiang (ancienne prononciation Sin Kiang,) ce qui signifie approximativement nouveau territoire ou nouvelle frontière) au Nord Ouest de la Chine. L'emploi du terme  en usage   au 19° siècle "Turkestan chinois" clarifie les choses. L'appellation chinoise officielle du Xin Jiang est "région autonome  ouighoure du Xin Jiang".

La population ouighoure, musulmane sunnite, et de langue turque a été majoritaire au Xin Jiang, cette province de 1.666.000 km 2 dont la population approche les vingt millions d'habitants, mais à 8.680.000   les  ouighours  ne représentent plus que 45 % de la population de la province, les hans (chinois) étant  41% et le reste comprenant notamment des Kazakhs et  des Ouzbeks, eux aussi, musulmans sunites et de culture turque.

Historiquement, ce territoire a connu divers pouvoirs. C'est la dynastie mandchoue qui l'a rattaché à l'Empire de Chine au 19° siècle. Sous la République la situation a été mouvante. En 1933 et en 1944 ont eu lieu des soulèvements souvent appuyés par les soviétiques aboutissant à la République du TURKESTAN ORIENTAL en 1944. Cette république, tolérée par le gouvernement nationaliste chinois a  vécu de 1944 à 1949 avant d'être absorbée par la République Populaire de Chine en 1949. Depuis quelques années existe à Washington un gouvernement en exil de la République du Turkestan Oriental.

Depuis 1949 , le pouvoir  communiste chinois a utilisé le rouleau compresseur de la population han, pour mettre les Ouighours au pas, mais n'a pas réussi à calmer les revendications ouighoures.

A plusieurs reprises des soulèvements ont été écrasés dans le sang.

Certes le Xin Jiang est loin de la Mer et les Ouighours n'ont pa sun leader charismatique comme le Dalaï Lama pour les Tibétains, mais ils posent d'autres problèmes graves à la Chine.

Leur agitation met en cause l'harmonie de la Chine, telle que le régime de Pékin veut la présenter au monde. Plus encore elle risque d'envenir les relations de la Chine  avec le monde arabo-musulman et de rendre inopérante l'Organisation de Coopération de Shanghaï,. Cette organisation , créée par la Chine et la Russie, sorte d'antii-OTAN , regroupe autour de ces deux pays, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, c'est à dire des anciennes républiques musulmanes de l'Union soviétique, qui sont, à une exception près, toutes de culture turque. A ces pays sétaient joints, comme observateurs ::l'Inde, l'Iran, la Mongolie et le Pakistan.

On a du mal à croire que ces "pays frères" resteraient indifférents à un brutal écrasement de la population ouighoure. Ce qui risque de paralyser cet instrument de la politique chinoise qu'est l'Organisation Commune de Shanghaï.
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